Samedi dernier, j’ai réalisé un vieux rêve lors d’un baptême de chute libre à l’aérodrome. Je ne m’étais encore jamais essayé à ce sport, et je dois dire que j’ai été sidéré par l’intensité de cette journée. Pourtant, j’avais lu pas mal de récits sur les forums pour me faire une idée, mais bien sûr, la théorie et la pratique sont deux choses bien différentes. Le saut en lui-même est incroyablement court : une minute à peine. Ce qui est évidemment peu. Mais l’expérience débute en fait bien avant le saut proprement dit. Ca vient dès le réveil, lorsqu’on se lève et qu’on est traversé par cette pensée : « aujourd’hui, je vais sauter depuis un avion, et confier à ma vie à un rectangle de toile ». Je peux vous dire que ça change la manière d’envisager la journée ! Le plus petit détail prend un caractère prophétique. Et certains détails sont tout simplement effrayants. Dès notre arrivée, l’équipe a fait signer à chacun un papier précisant que nous n’engagerions pas de poursuite si nous nous écrasions comme des mouches sur un pare-brise. Puis il y a eu le briefing pour nous expliquer de quelle manière un bout de tissu allait nous sauver d’une mort atroce. Après ça, les choses ont commencé à prendre une nouvelle réalité. Parés et harnachés nous sommes montés dans l’appareil. Cela dit, vieux coucou serait sans doute une description plus exacte. La peur m’a envahi. Quelques minutes plus tard, après s’être tassés du mieux possible dans la cabine et on a décollé. En vol, j’ai le sentiment d’être un bleu se apprêtant à être largué pour sa première mission en territoire adverse. Tous les candidats au saut en tandem semblent être assez nerveux, à des degrés divers. Ceux qui ont déjà sauté plaisantent. Mais leurs voix semblent éloignées, même s’ils sont à moins d’un mètre. Soudainement, un moniteur défait les attaches et le ventre s’engouffre dans la cabine : le premier tandem s’apprête à sauter. Je croise le regard du candidat, affolé. L’instant d’après, le tandem a enfui par la porte de l’avion. C’est déjà mon tour. Je prends position, repense aux recommandations, et me retrouve l’instant d’après à regarder le paysage 4000 mètres plus bas. La scène paraît impossible : suis-je vraiment là ? Une seconde plus tard, c’est le saut. C’est parti pour quelques secondes de pur bonheur. Un moment impossibles à expliquer. Comment un oiseau pourrait-il raconter le plaisir de voler à une poule ? A cette vitesse, l’air est devenu une substance tangible. Finalement, le parachute s’ouvre, et le hurlement du vent devient soudainement un silence étourdissant. La chute est déjà finie, mais cet instant va me poursuivre un moment ! Si vous aussi, vous voulez sentir les joies (et les terreurs) de la chute libre, voilà un lien vers le site par lequel je suis passé pour ce baptême de chute libre. Retrouvez plus de renseignements sur l’organisateur de ce de baptême de parachute à Narbonne.