Le dernier sirtaki

Lors d’un symposium à Pau il y a quelques jours, j’ai longuement évoqué la crise grecque . On peut dire que les jugements étaient très divisés. A l’heure où le pays est au bord du gouffre, j’ai souhaité évoquer ici de ce problème qui tracasse toute l’Europe, mais, d’une certaine manière, le monde entier. Cette crise n’est pas sans laisser des traces sur l’Europe. Elle a excité la crise de la dette souveraine en Europe. Elle a en effet contraint les autres membres de la zone euro à lui venir en aide afin de conjurer une flambée de la zone euro. Cette catastrophe réside en réalité dans l’impuissance pour la Grèce à payer ses arriérés et à une grosse progression de ses déficits publics, ce qui a causé une panique générale. Les marchés ont perçu la mauvaise gestion grecque et ont forcé la Grèce à emprunter à des taux extravagants, ce qui eu pour effet d’élever les déficits et entraîné une restriction dans les dépenses. Au niveau économique, les diminutions sombres dans les dépenses de la Grèce ont provoqué une progression du chômage, une baisse des salaires et à de nombreuses oppositions contre les restrictions. Bien entendu, le contexte de la crise mondiale en 2008 n’a fait qu’augmenter les effets de la crise grecque. Pendant ce symposium, j’ai été surpris de m’apercevoir que malgré des opinions tranchés, certains ne connaissaient pas forcément la cause de cette crise. Elle est naturellement due à un ensemble de facteurs, mais l’une des causes essentielles de la crise grecque réside selon moi dans les surprimes. L’alerte avait été lancée en 2004 par plusieurs experts qui s’inquiétaient que le budget des JO, financées par emprunts, causerait un déséquilibre de la position de la Grèce. Il ne faut pas oublier que plus de 11 milliards ont été investis pour dresser les infrastructures indispensables. Ces dépenses excessives se mesurent par l’explosion des déficits : ils sont ainsi de 3,7% du PIB à 7,5% dès la fin des JO. Cette période n’est pas responsable de la crise contemporaine, mais elle a certainement contribué à enliser le pays. Il n’y a encore pas très longtemps, la Grèce était une des régions les plus séduisantes dans la zone euro. En effet, la Grèce dévoilait un taux de croissance d’environ 4% au début des années 2000. Les casseroles que se traînait le pays sont donc passés longtemps inaperçus (dépenses irresponsables des Jeux Olympiques en 2004, corruption chronique, mauvaise gestion du pays, etc). Mais c’est la catastrophe des surprimes de 2008 qui a causé une régression fatale du dynamisme économique du pays et qui a accentué la crise grecque. Des secteurs cruciaux tels que le tourisme et le transports maritime ont en effet vu leur activité faiblir de 15%. Ce qui a conduit à une augmentation du chômage qui passe de 8% à 10,3% en 2009. Ces dépenses prises en charge par l’Etat ont donc conduit à une progression de leurs déficits budgétaires. De 1995 et 2007, la dette grecque égalait à peu près 100% du PIB. La crise des surprimes de 2008 a vu s’envoler la dette publique du pays. En effet, elle est passée de 142,5% du PIB au début de l’année 2011, pour ensuite atteindre 158% à la fin la même année. Mais si la dette grecque a longtemps été ignorée, notamment à cause de l’usage de manoeuvres financières complexes, en s’appuyant sur les conseils de Goldman Sachs). De plus, dans la plus grande illégalité, les Grecs ont truqué leurs comptes pour cacher les problèmes. Des problèmes structurelles sont en effet de mettre en lumière la crise grecque. On peut pointer du doigt un manque flagrant de compétitivité, ce qui explique une balance commerciale est trop déficitaire depuis de nombreuses années. Le budget militaire des Grecs sont également démesurées par rapport à la taille de ce pays : elles forment environ 4% du PIB du pays, ce qui est clairement au-delà de la moyenne européenne. Pas mal d’experts dénoncent le manque évident de développement de la Grèce, en particulier au niveau de deux secteurs clés que sont le tourisme et le transport maritime, pourtant cruciaux pour collecter des devises étrangères. Ce meeting a été si focalisé sur la Grèce préoccupe tout le monde !